Quichotte
20 novembre - 23 novembre
« Don Quichotte, souvent lu comme une œuvre humaniste, spirituelle et douce se manifeste dans sa mise en acte comme une œuvre emprunte de beaucoup de cruauté. Don Quichotte est différent mais au regard d’une société normée, utilitariste, sans utopie, étroite et craintive, Don Quichotte est fou, inutile, et donc méprisable. Je pense à Antonin Artaud, lui aussi visionnaire, lui aussi malade mental, artiste génial et excessif ayant vécu dans sa chair le rejet de sa différence irréductible. Je ne veux pas faire de Quichotte un avatar d’Artaud mais je voudrais les relier par le théâtre et faire de Quichotte un spectacle emprunt de cette cruauté que revendique Artaud, « où les images physiques violentes broient et hypnotisent la sensibilité du spectateur, où son goût du crime, ses obsessions érotiques, sa sauvagerie, ses chimères, son sens utopique de la vie et des choses, son cannibalisme même, se débondent, sur un plan non pas supposé et illusoire, mais intérieur ». La différence de Quichotte est une dimension de notre humanité. Les 1000 pages de Cervantès ont vocation à étendre nos capacités à accepter, aimer et sublimer la différence autrement que par la pitié ou la compassion. Avec Quichotte, je voudrais essayer de faire un théâtre de la sublimation de nos différences. » Gwenaël Morin.
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