(…) Depuis 2020 je travaille avec de jeunes acteur·ices à qui je demande pour chaque projet de se situer vis-à-vis de l’Histoire.
Pour écrire la pièce Le Chœur je leur ai posé cette question « Quand est-ce que votre petite histoire a rencontré la grande Histoire ? »
Assez vite je me suis rendu compte qu’ils envisageaient cette question dans un rapport à l’histoire qui avait changé par rapport au mien, à celui de ma génération, puisqu’ils l’interprétaient de cette façon « Quand est-ce que mon histoire intime a rencontré l’histoire collective ? »
Cette histoire des sensibilités était donc déjà à l’œuvre chez ces jeunes gens, ils l’avaient comme intégrée.
Depuis j’ai fait deux pièces : Une autre histoire du théâtre et Avignon, une école et j’ai voulu, avec ces pièces, poursuivre ce travail en lien avec l’histoire.
Reconnecter ces jeunes acteur·ices à des archives, celles de leur pratique, l’art dramatique.
En travaillant à la copie de documents, ils se sont confrontés directement à une mémoire, se sont connectés à un passé qu’ils ne connaissaient pas, pour mieux, me semble-t-il se situer dans le présent.
Travailler une archive c’est se replonger dans le passé des femmes et des hommes, cela nous permet de comprendre quelque chose sur eux mais également quelque chose sur nous.
(…) Il n’y a pas de société sans chants, pas de rituel ou de célébration qui ne soit pas sonore. Ce silence que l’on organise au théâtre en Occident pour déployer de la parole est très étrange. Comme si la musique empêchait quelque chose, allait nous détourner du sens des mots. Je veux, avec sa présence sur scène, réaffirmer sa place dans la constitution du langage, réengager sa puissance d’évocation du sensible. Travailler avec de la musique live : une contrebasse et une guitare pour accompagner nos paroles.
Faire un théâtre qui n’asservit pas la musique au théâtre, où elle jouerait un rôle de simple illustration, de simple transition, simple ambiance… Ni faire un théâtre asservi à la musique, où celui-ci relèverait de la simple régie ou mise en espace de l’opéra ou encore de la théâtralisation pédagogique, commerciale ou divertissante du concert, et qui ne cherchent ni leur dépassement ni leur fusion dans un art autre, nouveau, trans-art.
Faire un « théâtre musical » qui suppose donc qu’il y ait musicalisation et de la mise en scène et de la dramaturgie, que cette dernière soit définie comme écriture dramatique ou comme élaboration, à travers différents matériaux textuels, partitions verbales ou non verbales, du sens ou discours du spectacle. Fanny de Chaillé
pièce théâtrale et musicale pour 8 acteur.rices et 2 musicien.nes
conception et mise en scène Fanny de Chaillé
avec Margot Alexandre, Maudie Cosset-Chéneau, Luna Desmeules, Pierre Ripoll, Malo Martin, Tom Verschueren, Margot Viala, Valentine Vittoz
assistant Christophe Ives
musiques Sarah Murcia (basse / clavier) et Gilles Coronado (guitare)
lumières Willy Cessa
son Manuel Coursin
production TNBA Bordeaux (en cours de montage)
du 20 au 22 mai 2026
au TNBA Bordeaux
contact
Emmanuelle Ossena
e.ossena@epoc-productions.net
+ 33 (0)6 03 47 45 51