ceux-qui-vont-contre-le-vent

La fin du dernier spectacle est toujours le début du prochain…
Je commencerai donc ce prochain spectacle par une accalmie, comme s’il y avait eu un tourbillon et puis tout s’était calmé, comme si nous avions parcouru un long chemin et que nous nous retrouvions rassemblés autour d’une table pour lire des lettres. Pour dire le manque, l’absence et pour dire d’autres choses entre les mots.
Partir d’une vision
Je les vois autour d’une table,
ils ont chacun une lettre à la main, ils se lèvent chacun leur tour, ils restent à leur place ou ils changent de place et ils lisent chacun leur tour et là se dévoile l’absence, et là se dévoile le manque, la musique accompagne leur parole, elle rentre dans leurs mots, elle rentre dans leur chair, elle rentre dans leurs larmes. Ils sont réunis pour lire, pour fêter quelque chose, pour que ces histoires lues deviennent une histoire.
Ces personnes forment peut-être une fratrie.
Faire l’éloge du doute…
Les acteurs sont manipulateurs du décor, de l’éclairage, des accessoires, des effets, du corps de l’autre. Un fois de plus tout est partenaire de jeu.
Nous jouons avec l’empêchement comme un jeu d’enfant.
Nous voyons tout se construire et se déconstruire.
Je vais écrire ce spectacle comme on monte une installation, comme on peint une toile, mettre des couleurs puis les estomper, accumuler la matière et l’enlever, puis voir le repentir…
C’est un travail sur la perception de ce qui nous entoure : espace, couleur, matière, son, corps.
Tout fait un, tout fait sens.
Les regarder tomber
Et puis des masques tombent
Et puis des corps cassés
Et tous ces manques se comblent par des mouvements, des palpitations, des yeux qui se ferment doucement.
On se racontera des histoires de famille, des histoires qu’on n’a pas réussi à se dire, des histoires qui nous faisaient rire et d’autres pas du tout. Des histoires de bagarre, de portes qui claquent et des histoires de retrouvailles.
Faire en sorte que tout ait l’air de s’inventer sur l’instant présent. La lumière qui se déplace avec eux, qu’ils déplacent avec eux. La musique qu’ils mettent comme chez eux, la musique comme à l’intérieur d’eux.
Je vois une couleur, je vois une maison, un morceau de maison… rien se sera plus comme avant.
Je veux rester dans cette recherche où le théâtre s’invente devant nos yeux, où le public reste actif. Je vais continuer à travailler sur des fragments de textes, de théâtre, de poésie ou de littérature, sur des correspondances. Nous écrirons aussi ensemble des lettres.
Trouver le rapport charnel aux mots, dans leur sonorité, leur musicalité, leur puissance subjective. Le corps avec toute sa fragilité
Et puis ça déborde et ça s’échappe
Composer un spectacle comme on monte un film, par séquences. Rentrer dans la matière théâtrale de manière cinématographique. Construire une histoire avec des couleurs et de la matière comme un peintre.
Continuer inlassablement de parler de la famille, ne jamais s’arrêter de courir, de tomber, et de rire. Continuer à exprimer par le corps ce qu’il est parfois impossible d’exprimer par les mots.
Prendre le plateau comme terrain de jeu, où chaque chose devient partenaire de jeu : corps, espace, accessoires, lumière, musique, costumes, textes, et le public… et s’amuser à ouvrir des portes, d’autres portes. Nathalie Béasse

conception, mise en scène, scénographie Nathalie Béasse

avec Mounira Barbouch, Estelle Delcambre, Karim Fatihi, Clément Goupille, Stéphane Imbert, Noémie Rimbert, Camille Trophème

musique Julien Parsy

lumières Natalie Gallard
régie lumières Natalie Gallard ou Sara Lebreton
régie son Nicolas Lespagnol-Rizzi
régie plateau Alexandre Mornet
construction Stéphane Paillard

photographies Nathalie Béasse, J. Blin, Christophe Raynaud de Lage

production association le sens

coproduction la Comédie de Clermont-Ferrand scène nationale, le Quai CDN – Angers Pays de la Loire, le Théâtre de Lorient – Centre dramatique national, Festival d’Avignon, le Maillon – Théâtre de Strasbourg scène européenne, les Quinconces et l’Espal – scène nationale Le Mans, la rose des vents – scène nationale Lille Métropole – Villeneuve d’Ascq, le Grand R – scène nationale de La Roche-sur-Yon, le Théâtre d’Arles – scène conventionnée d’intérêt national – art et création – nouvelles écritures

accueil en résidence le Théâtre de Saint-Nazaire – scène nationale, le CNDC – Angers

avec le soutien CNDC Angers

créé en juillet 2021 au Festival d’Avignon – Cloître des Carmes

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contact

Emmanuelle Ossena
e.ossena@epoc-productions.net
diffusion@cienathaliebeasse.net
+ 33 (0)6 03 47 45 51